Il m’est très difficile de finaliser mon site web d’art thérapie. Je dois penser l’exercice de mon activité professionnelle et aujourd’hui ne sachant pas comment le « déconfinement » va s’exécuter, n’ayant aucune visibilité, je me demande comment faire.
En février et début mars, j’étais à la recherche d’un atelier à louer à Toulouse, bien heureusement, je ne l’ai pas trouvé. Qu’aurai-je fait avec ces charges supplémentaires sur le dos ? J’étais en pleine commercialisation, affiner mon offre, chercher des contacts, et puis, stop !
Nous allons donc voir comment et quand, nous, art thérapeutes, allons pouvoir retrouver le chemin des EHPAD, des hôpitaux, des prisons, etc etc …
Avec des précautions sanitaires très strictes, masques, gel, désinfection des outils, cela devrait être possible. Mais un masque ? Alors que notre sourire, notre bienveillance, doit transparaître sur notre visage, exercer masqué ? Quel étrange situation. J’ai justement animé à Bordeaux, dans le cadre de ma formation, un atelier masques en novembre dernier, où chaque personne créait son propre masque, le portait et se mettait en situation avec les autres. Que de fantastiques créations, de masques très personnels, agitant dans sa façade masquant l’original, des forces bien vivantes. Mais un masque blanc chirurgical ? Ok, nous avons les yeux. On peut encore voir dans les yeux qui pétillent, la compassion et bienveillance. Soit.
Certains se posent la question d’exercer à distance, de faire des séances par visioconférence. Là, je suis très malheureuse, ayant choisi ce métier, entre autre pour être en lien humain de proximité, sortir des réseaux numériques et des Internets où j’étais plongée depuis des années. Penser à une offre à distance, certes, je suis bien placée pour la concevoir, mais mettre un écran dans un acte vivant de création ? Ok, on peut le concevoir comme une interface, créer tout seul librement de son côté et montrer et parler ensuite ? Ou bien dans un atelier semi-dirigé, un atelier d’écriture, un atelier conte, … ? Les idées ne manquent pas, mais l’écran, oui, l’écran qui porte bien son nom, dépasser l’écran donc. Selon les capacités des personnes, cela doit être possible mais avec certains handicaps, cela me semble très très difficile.
J’ai idée, peut-être, de faire des séances à domicile, avec les précautions nécessaires, masques, gel, nettoyage désinfectant du matériel. A voir comment se faire connaître, par quel réseau entreprendre cette proposition d’offre.
Ensuite, je redoute la version « stop and go » du « déconfinement », c’est à dire que nous pourrions être « reconfinés » (quel mot horrible tout de même ce confinement) à nouveau. Comment alors envisager d’ouvrir un atelier, de louer un local, s’il doit se retrouver vide.
Voilà, que de questions sans réponses pour l’instant !
Carole Fabre